« Selon l'Islam, les hommes seraient supérieurs aux femmes ». Une affirmation que l'on ne cesse d'entendre ces derniers temps. De même que celle qui lui équivaut : « les femmes sont des citoyens de second rang de l'Islam ».

On ne peut nier que dans certaines communautés musulmanes, à l'instar d'autres dans le monde, les femmes soient victimes de discrimination.






Mais peut-on dire pour autant que ce soit typique de l'Islam? Peut-être cela ne provient-il en rien du modèle islamique en soi? Peut-être cette pratique courante est-elle davantage la conséquence de traditions, de coutumes culturelles, de schémas comportementaux profondément enracinés?

La simple nécessité de prouver que selon l'Islam, les hommes ne sont pas supérieurs aux femmes, est déjà une première indication que la tâche ne sera pas aisée.


C'est le subterfuge islamique classique: la façon dont les musulmans qualifient la gent féminine n'a rien à voir avec l'Islam proprement dit, déclare Linda, mais bien avec la culture et les traditions, qui seraient selon elle en contradiction avec l'Islam. La simple utilisation du mot "certaines communautés" laisse entendre que dans la plupart des communautés musulmanes, les femmes ne sont nullement victimes de discriminations.

L'Arabie Saoudite est un pays littéralement imprégné de l'Islam. Sa population est 100 % musulmane depuis 1300 ans. Cette nation n'a pas de culture: elle vit seulement pour l'Islam. Ou si vous préférez, sa culture est entièrement définie par l'Islam. Or on le sait, la réputation de ce pays en matière de droit des femmes n'est pas brillante. Les femmes opprimées en Occident ne s'y pressent pas. Peut-on tirer un lien entre le traitement des femmes dans ce pays d'une part, et d'autre part l'Islam, qui imprègne totalement la vie de l'Arabie Saoudite?

Seule une analyse du Coran et de la Sunna peut donner une image conforme de la position de la femme selon l’Islam.

Il appert de cela que tout le message coranique est bâti autour d'un fort principe d'égalité entre hommes et femmes.

Nous serions curieux de savoir si Linda Bogaert est capable de trouver dans le Coran un passage prouvant que les hommes ne sont pas supérieurs aux femmes.

Le "message coranique" semble dire en fait le contraire, dans la sourate 4.34, appelée "la femme" :

"Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu'Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu'ils font de leurs biens.

La communauté islamique qui suit le Coran respecte également ce verset. En Occident, quiconque parle d'autorité pense aux orphelins ou aux enfants abandonnés, qui ne sont pas en mesure de décider seuls. Eh bien, l'Islam met sur le même pied les femmes et les orphelins, sans aucune limite d'âge - même à 80 ans.

Allah a lui-même décidé que les hommes excellaient et étaient supérieurs aux femmes, et c'est pourquoi ils doivent subvenir financièrement aux besoins du sexe faible.

Chère Madame Bogaert, nous aimerions savoir où avez-vous trouvé un verset du Coran qui illustre ce "fort principe d'égalité", et qui pourrait nous convaincre que dans d'autres domaines, les femmes sont supérieures aux hommes, de façon à rétablir au moins un équilibre?

Une opposition entre les droits des femmes et l'Islam n'est pas absolument indispensable.

Si le Coran est basé sur un "fort principe d'égalité", pourquoi Linda écrit-elle dans son article qu'une opposition entre les droits des femmes dans Islam « n'est pas indispensable »? Car les hommes et les femmes auraient tout simplement les mêmes droits, fin du débat! Mais non, ce n'est apparemment pas si simple.

Linda veut sans doute dire que même si l'Islam ne traite PAS les femmes de façon égale, cela ne signifie pas qu'elles n'aient aucun droit.

Ici, elle confond clairement le principe d'inégalité et celui d'absence de droit. Selon le verset 4.34, les femmes ont évidemment des droits, notamment manger, boire, se vêtir, avoir un toit, droits obtenus d'un homme qui la surpasse en tout.

Linda Bogaert écrit :

Dans le discours islamique, le Coran (originel, en arabe) est littéralement considéré comme la "Parole de Dieu", telle que l'a transmise l'Archange Gabriel au prophète Mahomet. Chaque verset du Coran est donc un miracle en soi. Mais même si le but consiste à apprendre un maximum sur Dieu, afin de savoir comment le servir au mieux, il est impossible de le connaître totalement.


En effet, Dieu est unique : Coran 112.1-4:

1. Dis : “Il est Allah, Unique.
2. Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons.
3. Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus.
4. Et nul n'est égal à Lui”.

Cette unicité de Dieu implique d'emblée un avertissement : dans le discours islamique, aucun être humain ne peut prétendre comprendre entièrement la parole de Dieu. Celui qui s'y risquerait se hisserait en théorie au même niveau que lui, acte qui est considéré par l'Islam comme le plus grave des péchés, étant donné qu'il va à l'encontre du principe de foi le plus élémentaire : il n'y a d'autre Dieu que Dieu lui-même.















Tout au plus peut-on s'efforcer de comprendre la parole divine. Mais ce faisant, chacun arrivera à des interprétations différentes. En d'autres termes, l'unicité de Dieu va aussi de pair avec une grande diversité d'interprétations.

Ce qui suit n'est donc pas l'interprétation exacte du Coran, puisqu'elle n'existe pas. Par rapport à la parole de Dieu, chaque lecture du Coran, y compris celle qui suit, n'est qu'une tentative de compréhension.

D'une part, le Coran est littéralement la parole de Allah, et à ce titre un miracle ; d'autre part, cette parole ne peut jamais être comprise ni interprétée de façon absolument sûre. C'est peut-être là - soyons cyniques - que se trouve le miracle. Allah transmet aux hommes un livre pour les guider, mais personne ne peut dire avec certitude ce qu'il contient!? Bravo!


Linda Bogaert a une explication : Allah est unique.







Un argument sans aucun fondement. Ce n'est pas parce qu'Allah est unique, soit au-dessus de tout et que personne ne comprenne sa nature avec certitude, qu'il est normal que son message ultime, le plus abouti, qu'il envoie aux hommes, ne soit pas non plus clair et compréhensible.

Imaginez la situation suivante - une comparaison bien sûr. Le président Nicolas Sarkozy rédige un livre pour soumettre ses projets à la population française. Mais dans l'Hexagone, personne n'est équivalent au président, il trône au-dessus de tout. C'est le seul à occuper ce poste. Selon le raisonnement de Linda Bogaert, que personne ne comprenne réellement le contenu de son livre ne poserait donc aucun problème. Chacun pourra l'interpréter à sa façon, même si Nicolas Sarkozy dit que son livre est clair et qu'il doit servir de fil conducteur pour la société et le monde politique. Toute personne sensée rétorquera que si le livre de Sarkozy ne formule pas clairement ses idées, il a échoué et n'était peut-être pas la bonne personne pour occuper la présidence. Cela ne signifie pas non plus que quelqu'un qui prétende comprendre le message du chef de l’état s'arroge le privilège d'être son équivalent.

La logique nous échappe totalement : Allah est unique, donc on peut interpréter sa parole de diverses façons. Comprenne qui pourra!!

Naturellement, Linda connaît les versets suivants du Coran :

5.15. ô gens du Livre! Notre Messager (Muhammad) vous est certes venu, vous exposant beaucoup de ce que vous cachiez du Livre, et passant sur bien d'autres choses! Une lumière et un Livre explicite vous sont certes venus d'Allah!

5.16. Par ceci (le Coran), Allah guide aux chemins du salut ceux qui cherchent Son agrément. Et Il les fait sortir des ténèbres à la lumière par Sa grâce. Et Il les guide vers un chemin droit.

Mais ils ne cadrent pas avec son plaidoyer, donc elle les passe sous silence. Allah dit en effet que le Coran est un livre très clair, destiné à guider les gens pour les sortir de l'ombre et les mener vers la lumière.

Fin de la première partie